La lutte contre la guerre est une lutte contre les bureaucraties syndicales

Will Lehman, ouvrier chez Mack Trucks à Macungie, en Pennsylvanie, et membre de l'Alliance internationale des travailleurs des comités de base, a prononcé le discours suivant lors du rassemblement en ligne du 1er mai 2024, qui s'est tenu le samedi 4 mai.

Au nom des travailleurs de l'automobile et des travailleurs américains, J'adresse des salutations révolutionnaires aux frères et soeurs qui participent à ce rassemblement du 1er mai à travers le monde.

Cette fête nous concerne, nous, la classe ouvrière internationale. Le travail ne connaît pas de frontières.

En 2023, de nombreux ouvriers de l'automobile nord-américains ont lutté contre les conditions d'exploitation dans les usines. Une usine après l'autre a voté la grève à plus de 90 pour cent, démontrant une immense volonté de lutte. Là où la lutte a mal tourné, c'est là où elle a commencé - entre les mains de la bureaucratie syndicale de l'UAW. La première mesure prise par les bureaucrates de l'UAW a été d'affaiblir autant que possible toute action de grève. Ils ont conçu la 'grève debout' comme moyen de nous diviser et de limiter la casse pour les bénéfices des constructeurs automobiles.

Il faut étudier les expériences internationales et historiques du mouvement ouvrier. En tant que classe, nous ne trouverons pas de substitut à l'étude sérieuse du passé. Nous pouvons aussi tirer des leçons de l'histoire récente. En 2023, la bureaucratie de l'UAW a trahi notre combat. Il est très important d'analyser la lutte que nous avons menée et d'en tirer les conclusions politiques qui s'imposent, afin de ne pas subir à nouveau les mêmes pertes.

Ce que les travailleurs doivent comprendre, l'une des leçons les plus importantes des trahisons passées, est qu'ils ne sont pas le fait de chefs syndicaux individuels. La pseudo-gauche dit aux ouvriers américains de l'automobile que Shawn Fain était un militant qui allait réformer le syndicat. Mais dès son installation à la tête du syndicat à la suite d’une élection bidon, Fain a capitulé aux licenciements et aux fermetures d'usines. La même chose s'est produite chez le syndicat Teamsters, qui disait aux routiers que Sean O'Brien était un réformateur. Ensuite, lui aussi a bradé leur lutte. Fain et O'Brien apparaissent à présent avec Biden et Trump.

Le président Joe Biden aux côtés de Shawn Fain, président de l'United Auto Workers, lors de la convention politique de l'United Auto Workers, le mercredi 24 janvier 2024, à Washington. [AP Photo/Alex Brandon]

En fait, on n'amènera pas les syndicats à représenter les travailleurs en changeant les personnes en haut. La bureaucratie représente ses propres intérêts, distincts de ceux de la base. Elle défend les profits et la richesse des entreprises qu'elle représente. Parce que la bureaucratie défend les profits des entreprises, elle doit accroître l'exploitation des ouvriers de l'automobile. Lorsque cela ne crée pas assez de profits pour l'entreprise, les bureaucraties syndicales approuvent les licenciements et les fermetures d’usines.

Tout comme elles sont attachées aux profits de 'leurs entreprises', les bureaucraties syndicales sont attachées à 'leur' pays capitaliste. C'est pourquoi ils se rallient partout à la guerre, comme le fait Shawn Fain aux Etats-Unis quand il parle de faire des usines américaines 'l'arsenal de la démocratie'.

Nous les travailleurs devons comprendre, en tant que classe, que la lutte contre l'exploitation et contre la guerre est la même. Le lien est plus facile à établir lorsque nous posons les questions : Quels intérêts de classe la guerre sert-elle ? Et à qui sert l'exploitation des travailleurs en tant que classe ?

La réponse est : la classe qui possède les usines et autres moyens de production, la classe qui s'enrichit de notre sueur - la classe capitaliste. Cette même classe capitaliste américaine fournit les armes qui détruisent Gaza et tente de déclencher une guerre mondiale contre la Russie et la Chine. Dans une guerre majeure, c'est à nous les ouvriers qu'on demandera des sacrifices, non seulement nos salaires, mais aussi nos vies.

La lutte contre l'exploitation au travail et contre la guerre impérialiste ne peut être gagnée en s'appuyant sur les bureaucraties syndicales et les partis politiques capitalistes. Les leçons des luttes récentes et du passé ne peuvent être pardonnées et oubliées, mais apprises en profondeur. Et une fois qu'elles sont apprises, il est de notre responsabilité de les partager avec nos collègues.

Alors que nous nous rencontrons aujourd'hui, l'administration Biden et les deux partis de la classe dirigeante américaine mènent un assaut policier fascisant sans précédent contre les étudiants qui manifestent contre le génocide à Gaza dans les universités américaines. Plus de 1.000 jeunes et étudiants ont été arrêtés. Une répression similaire s'abat sur l'Allemagne, l'Australie et d'autres pays. En tant que travailleurs, nous devons nous mobiliser pour défendre les étudiants. Ils ont besoin de notre soutien, et leur combat est le nôtre.

La police de l’État de Virginie agresse des manifestants anti-génocide sur le campus de l’Université de Virginie, le 4 mai 2024.

Frères et sœurs, nous, les travailleurs du monde, avons le pouvoir entre nos mains pour mettre fin une fois pour toutes à la guerre impérialiste. C'est nous qui produisons la richesse de la société. C'est nous qui gérons les usines, la logistique et le transport. Mais nous, travailleurs, devons tirer les leçons de l'histoire. Et nous devons reconnaître nos propres intérêts de classe, et comment comprendre qui nous ment et qui nous dit la vérité. Le WSWS, le Comité international de la IVe Internationale disent la vérité aux travailleurs.

Encore une fois, joyeux 1er mai à mes frères et sœurs du monde entier !

Halte à la guerre impérialiste, au fascisme et à la dictature !

Mettez fin à l'exploitation de la classe ouvrière !

Construisez l'Alliance ouvrière internationale des comités de la base !

Rejoignez le CIQI et luttez pour le socialisme !

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