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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis Documents du Congrès fondateur du Parti de l’égalité socialiste (Etats-Unis) : Déclaration de principes du Parti de l’égalité socialistePremière partie16 octobre 2008Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur Cette déclaration de principes a été adoptée à l’unanimité par le Congrès fondateur du Parti de l’égalité socialiste (Etats-Unis) qui a été tenu du 3 au 9 août 2008. La deuxième partie a été publiée le 18 octobre. Les tâches mondiales du Parti de l’égalité socialiste 1. Le Parti de l’égalité socialiste (PES) est solidaire du Comité international de la Quatrième Internationale, le Parti mondial de la révolution socialiste fondé par Léon Trotsky en 1938, dont il accepte l'autorité politique. Les principes du PES incorporent les expériences essentielles des bouleversements révolutionnaires du vingtième siècle et les luttes correspondantes des marxistes pour le programme de la révolution socialiste mondiale. La révolution socialiste, c'est-à-dire l'entrée de force des masses dans la lutte politique consciente, présage la transformation la plus grande et la plus progressiste de l'histoire humaine : la fin de la société de classes et, donc, de l'exploitation de l’humain par l’humain. Une transformation si immense est le travail de toute une époque politique. Les principes du PES sont tirés des expériences de cette époque, et y font nécessairement référence. Cette époque s’est ouverte avec l'éruption de la Première Guerre mondiale en 1914, suivie peu après par la conquête du pouvoir par la classe ouvrière russe dans la révolution d'octobre de 1917. 2. La Quatrième Internationale, sur laquelle s'aligne le PES, est sortie de la lutte implacable menée par les internationalistes marxistes, dirigés par Léon Trotsky, contre la dégénérescence bureaucratique de l'URSS et la trahison du programme de la révolution socialiste mondiale par Staline et ses hommes de main. La source politique de cette trahison, qui a mené en 1991 à la dissolution de l'URSS, était la substitution par le régime stalinien de l'internationalisme pour le nationalisme. 3. La révolution socialiste est d’envergure internationale. Comme Trotsky a écrit, « La révolution socialiste commence sur le terrain national, se développe sur l'arène internationale et s'achève sur l'arène mondiale. Ainsi la révolution socialiste devient permanente au sens nouveau et le plus large du terme : elle ne s'achève que dans le triomphe définitif de la nouvelle société sur toute notre planète. » Ce principe fondamental de la Quatrième Internationale, qui définit le programme et l'identité politique du PES, s'est forgé dans la lutte contre la « théorie » stalinienne du « socialisme dans un pays ». La stratégie des travailleurs, aux Etats-Unis comme dans tous les pays, doit procéder d'une analyse des conditions mondiales. L'ère des programmes nationaux s'est terminée avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Presque cent ans plus tard, vu la croissance colossale de l'économie mondiale et de son intégration mondiale, les conditions économiques mondiales et les exigences des rivalités inter-impérialistes et inter-capitalistes sont les principales forces déterminantes de la vie nationale. Donc, comme l'expliquait Trotsky, « l'orientation nationale du prolétariat doit découler et ne peut que découler d'une orientation mondiale et non pas vice-versa ». 4. Que les luttes révolutionnaires des travailleurs se développent d'abord dans un pays capitaliste avancé ou moins développé, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique, en Asie, ou en Océanie, la conflagration sociale prendra inévitablement des dimensions mondiales. La révolution socialiste ne pourra pas se compléter et ne se complètera pas dans un contexte national. Elle sera complétée, comme l'avait prédit Trotsky, sur l'arène mondiale. 5. Le programme du Parti de l’égalité socialiste exprime les intérêts de la classe ouvrière, la force révolutionnaire internationale, la principale et décisive force sociale dans la société capitaliste moderne. La tâche centrale du PES est d'obtenir le soutien des travailleurs américains pour le programme du socialisme international. Sur les bases de ce programme, le PES lutte pour unifier et mobiliser les travailleurs pour la conquête du pouvoir et l'établissement d'un état ouvrier aux Etats-Unis. Il créera ainsi les conditions préalables objectives pour le développement d'une société vraiment démocratique, égalitaire, et socialiste. On ne peut réaliser ces objectifs que dans le cadre d'une stratégie internationale, dont le but sera l'unification mondiale des travailleurs de tous les pays et la création des Etats-Unis socialistes du Monde. La crise du capitalisme 6. Le capitalisme, et le système impérialiste qui se développe sur ses bases économiques, sont la principale cause de la pauvreté humaine, de l'exploitation, de la violence, et de la souffrance dans le monde moderne. Comme système d'organisation socio-économique, le capitalisme a depuis longtemps épuisé son rôle historiquement progressiste. L'histoire sanglante du vingtième siècle — avec ses deux guerres mondiales, d'innombrables conflits « régionaux », le cauchemar du nazisme et d'autres formes de dictature policière ou militaire, ses éruptions de génocide, et les pogromes communaux — est une mise en accusation sans appel du système capitaliste. Le nombre de victimes des violences provoquées par le capitalisme se chiffre dans les centaines de millions, sans compter l'abandon des peuples de continents entiers à toutes les misères d'une pauvreté sans relâche. 7. L'échelle gigantesque des forces productrices existantes et des avancées techniques extraordinaires suffisent non seulement pour mettre fin à la pauvreté, mais encore pour garantir à chaque être humain sur la Terre un niveau de vie élevé. La culture devrait être en train de fleurir dans le contexte d'une richesse matérielle sans précédent. Mais, au contraire, les conditions de vie se détériorent pour la classe ouvrière et la culture humaine, dépourvue de perspective et d'espoir pour l'avenir, est profondément en crise. La source de la contradiction entre ce qui est et ce qui devrait être est un système économique mondial basé sur la propriété privée des moyens de production et la division irrationnelle du monde en Etats-nations rivaux. 8. Tous les efforts pour améliorer le niveau de vie de la classe ouvrière et adresser les sérieux problèmes sociaux se heurtent à la propriété privée des moyens de production, l'anarchie du marché capitaliste, la nécessité économique de réaliser des profits, et, pour citer un problème qui n'est pas des moindres, l'avarice et la cupidité sans bornes de la classe dirigeante elle-même. L'idée que le marché capitaliste est un allocateur infaillible de ressources et l'arbitre suprêmement sage des besoins sociaux est entièrement discréditée, après la suite de scandales spéculatifs et de banqueroutes de milliards de dollars qui ont secoué le système économique mondial au courant de la dernière décennie. La différence entre des transactions financières « légitimes » et la fraude criminelle devient si mince qu'elle est presque invisible. La séparation du processus de l'accumulation privée des richesses et de la production et la création de vraies valeurs est l'expression d'une putréfaction généralisée du système capitaliste. 9. Le conflit irréconciliable entre le système de profit et, au sens littéral du terme, la survie même de l'humanité trouve son expression la plus nocive dans la crise du réchauffement climatique et de l'environnement naturel. Les causes de cette crise ne se trouvent pas, comme le proclament les médias bourgeois, dans la croissance démographique. La crise ne résulte pas non plus de la science et de la technologie — dont le développement est essentiel au progrès humain — mais plutôt leur abus par un ordre économique irrationnel et obsolète. L'impossibilité de trouver une véritable solution au problème de plus en plus critique du réchauffement climatique et d'autres problèmes environnementaux dans le cadre du système de profit est une « vérité qui dérange » que nient les politiciens bourgeois, même ceux qui prétendent être préoccupés par l'environnement. Toutes les données scientifiques tendent à démontrer que seule la réorganisation socialiste de l'économie mondiale — dans laquelle l'environnement planétaire ne serait plus l'otage des profits privés ou des intérêts nationalistes destructifs — pourra accomplir la nécessaire réduction des gaz à effet de serre pour empêcher un désastre. 10. La solution à la crise grandissante de l'économie et à la détérioration de la situation sociale des travailleurs n'est pas la réforme du capitalisme, qui est irréformable. La crise a un caractère systémique et historique. Comme le féodalisme a fait place au capitalisme, le capitalisme doit faire place au socialisme. Les principales ressources industrielles, financières, technologiques, et naturelles doivent quitter la sphère du marché capitaliste et de la propriété privée, pour relever de la surveillance et du contrôle démocratiques de la classe ouvrière. L'organisation de la vie économique par la loi capitaliste de la valeur doit faire place à sa réorganisation socialiste, basée sur la planification démocratique de l’économie et dont le but est de répondre aux besoins sociaux. L'impérialisme et la guerre 11. Alors que le système économique fonctionne sur une échelle mondiale, avec l'industrie et la finance dominées par des compagnies transnationales, le capitalisme reste ancré dans un système d'Etats-nations. En dernière analyse, l'Etat-nation sert de base d'opérations depuis laquelle la classe dirigeante de chaque pays lutte pour ses intérêts sur l'arène mondiale. La poussée incontrôlable des grandes puissances impérialistes — y compris, au premier plan, les Etats-Unis — pour assurer leur domination géopolitique, leurs sphères d'influence, leurs marchés, le contrôle de ressources naturelles essentielles, et l'accès à la main-d'œuvre bon marché, tend inévitablement vers la guerre. La doctrine de « guerre préventive » dévoilée par l'administration Bush en 2002 — en violation des précédents juridiques établis aux tribunaux de Nuremberg contre les crimes de guerre en 1946 — légitime la guerre comme procédé politique et prépare une spirale de violence sans fin. 12. Le Parti de l’égalité socialiste dénonce sans équivoque la « guerre contre le terrorisme » pour être un prétexte frauduleux qu’utilise l'élite patronale et financière américaine pour justifier l’usage de la violence militaire dans la poursuite de ses ambitions globales. Oubliant les origines révolutionnaires des Etats-Unis dans la lutte contre la tyrannie coloniale, le gouvernement et les médias nomment « terroriste » celui qui résiste à l'occupation de son pays par des armées étrangères. Le PES dénonce cette calomnie motivée par l'impérialisme et défend le droit fondamental des peuples de se défendre eux-mêmes, ainsi que leurs maisons et leurs pays, contre des envahisseurs néocoloniaux. Cette position de principe n'atténue pas l'opposition du PES aux actions violentes qui visent les civils innocents dans les pays occupés ou ailleurs dans le monde. De tels actes, qui méritent l'appellation « terroriste », sont politiquement réactionnaires. Le meurtre de civils innocents bouleverse, désoriente, et rend furieuse la population. Dans un pays occupé, cela attise les divisions sectaires et communautaires. Pratiqué à l'échelle internationale, le terrorisme sape la lutte pour l'unité de la classe ouvrière, et fait le jeu des éléments de l'élite dirigeante américaine qui utilisent de tels évènements pour justifier et légitimer le recours à la guerre. 13. Le PES revendique le retrait immédiat de toutes les forces militaires américaines de l'Iraq et de l'Afghanistan, et l'arrêt des menaces contre l'Iran et d'autres pays que, pour une raison ou une autre, la Maison-Blanche et le Pentagone considèrent comme des obstacles aux intérêts mondiaux de l'impérialisme américain. Le PES encourage et prête son soutien aux manifestations de masse les plus larges contre le militarisme américain et ses projets de guerre. Mais étant donné que les causes de la guerre se trouvent dans la structure économique de la société et sa division politique en Etats-nations, la lutte contre le militarisme impérialiste et la guerre ne peut aboutir que si elle mobilise la classe ouvrière sur un programme et une stratégie internationale et révolutionnaire. L'état capitaliste et la démocratie 14. La condition préalable essentielle à la mise en œuvre de mesures socialistes est la conquête du pouvoir par la classe ouvrière et l'établissement d'un Etat ouvrier. Si la classe ouvrière doit se servir de tous ses droits démocratiques et légaux dans sa lutte pour le pouvoir, une vaste expérience historique démontre qu'elle ne peut effectuer la réorganisation socialiste de la société dans le cadre des institutions existantes de la démocratie bourgeoise et de l'Etat capitaliste. La définition marxiste classique de l'Etat comme instrument d'une domination de classe, consistant « non seulement d'hommes armés mais aussi d'adjoints matériels, prisons, et institutions de coercition de tous genres » (Engels), est même plus vraie aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a un siècle. L'Etat n'est pas, comme le prétendent habituellement les réformistes, un arbitre neutre dans les conflits sociaux. Son existence même indique que la société est divisée en classes irréconciliablement antagoniques. L'Etat bourgeois est un instrument pour maintenir la dictature politique de la classe capitaliste. Même du point de vue légal, la bourgeoisie se réserve le droit d'abroger des procédures et des protections constitutionnelles fondamentales si elle perçoit clairement « un danger clair et présent » (selon le juge à la Cour suprême Oliver Wendell Holmes) à ses intérêts de classe fondamentaux. 15. Bien qu’il fasse usage d’une rhétorique démocratique pour se légitimer à l'intérieur des Etats-Unis et justifier son recours à la violence à travers le monde, l'Etat américain actuel garde à sa disposition des mécanismes répressifs d'ampleur inégalée : un système de prisons qui est, avec ses deux millions d'incarcérés, le plus grand au monde ; un système judiciaire qui régit plus de 14 millions d'arrestations par an et qui peut infliger la peine capitale ; des forces armées extrêmement puissantes et amplement financées, imprégnées de sentiments militaristes et anti-démocratiques ; et un vaste appareil de « sécurité nationale », qui a de vastes moyens pour espionner et examiner les détails personnels de la population. Sur toutes ces institutions, le peuple américain n'exerce presque aucun contrôle ou aucune surveillance effectifs. La torture est devenue une politique d'Etat, le droit de l’habeas corpus sévèrement restreint ; l'Etat maintient, en plus de ses prisons publiques à l'intérieur du pays, un réseau international de goulags secrets, dans lequel on fait disparaître des individus anonymement, déclarés « combattants ennemis ». 16. Les droits démocratiques établis dans une période historique précédente ont souffert une érosion dramatique. La vision démocratique de Lincoln d'un gouvernement « du peuple, par le peuple, et pour le peuple » a, il y a longtemps, dégénéré en un régime de riches, par les riches, et pour les riches. Le droit de vote signifie peu dans un processus politique encadré par un système « de deux partis » institutionnalisé qui garantit que les élections seront monopolisées par deux partis politiques appuyés par les grandes entreprises. Le système électoral actuel exclut la participation effective des partis opposés aux démocrates et aux républicains. Les lois régissant l'inscription des candidats aux bulletins de vote sont conçues de façon à étouffer toute contestation de la dictature des deux partis. De même, la liberté de la presse a peu de sens quand les grands médias sont tous contrôlés par de puissantes sociétés. En plus, il y a beaucoup d'indications que l'Internet, qui a créé la possibilité de faire entendre des opinions alternatives, sera de plus en plus assujetti à une lourde réglementation. La lutte pour le pouvoir ouvrier 17. La défense des droits démocratiques est inséparablement liée à la lutte pour le socialisme. Tout comme il n'y a pas de socialisme sans démocratie, il n'y aura aucune démocratie sans socialisme. L'égalité politique est impossible sans égalité économique. Comme la lutte contre la guerre, celle pour défendre et étendre les droits démocratiques nécessite la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière, basée sur un programme socialiste, pour prendre le pouvoir. 18. L'établissement du pouvoir ouvrier demande bien plus que l'élection de candidats socialistes aux institutions existantes de l'Etat bourgeois. De nouvelles formes et structures d'une véritable démocratie participative — formées pendant des luttes révolutionnaires de masse et représentant la majorité salariée de la population — doivent se développer pour servir de fondement à un gouvernement ouvrier, c'est-à-dire, un gouvernement des travailleurs, pour les travailleurs, et par les travailleurs. La politique d'un tel gouvernement, en introduisant les mesures nécessaires pour la transformation socialiste de la vie économique, serait d'encourager et de promouvoir activement une vaste expansion de la participation et du contrôle démocratiques de la classe ouvrière sur les processus de décision. Il favoriserait l'abolition d'institutions existantes qui abrogent les processus démocratiques ou fonctionnent comme centres de conspiration contre le peuple (la présidence impériale, l'armée de métier, l’appareil de sécurité nationale). Ces changements, et d'autres d'un caractère profondément démocratique, que les masses doivent décider d'elles-mêmes, ne sont possibles que lors d'une mobilisation de masse de la classe ouvrière, pénétrée de conscience socialiste. L'indépendance politique de la classe ouvrière 19. La lutte pour le pouvoir nécessite l'indépendance politique inconditionnelle de la classe ouvrière des partis, des représentants politiques, et des agents de la classe capitaliste. La classe ouvrière ne peut pas prendre le pouvoir, et encore moins réaliser un programme socialiste, si ses mains sont liées par des compromis politiques débilitants avec des représentants d'autres intérêts de classe. Avant tout, ceci signifie un rejet sans comprimassions du vieux mythe frauduleux selon lequel le Parti démocrate représente, comparé au Parti républicain, un « moindre mal ». Cette subordination des travailleurs à un parti capitaliste réactionnaire — dont l’origine remonte à la classe esclavagiste de l'ère avant la Guerre de Sécession — a été, historiquement, le talon d'Achille du mouvement ouvrier aux Etats-Unis. Malgré sa tradition de conflits de classe violents et de militantisme industriel, la dépendance du mouvement ouvrier sur le Parti démocrate — promue pendant des décennies par la bureaucratie syndicale, les staliniens du Parti communiste, et d'innombrables tendances petite-bourgeoises — a réussi à bloquer le développement d'un mouvement indépendant et politiquement conscient de la classe ouvrière, luttant pour son propre programme de classe et sous sa propre bannière. Parmi les principales responsabilités politiques du PES, on trouve celle de prôner, d'encourager, et de promouvoir une rupture décisive et irrévocable de la classe ouvrière d’avec le Parti démocrate et le système des deux partis. 20. Cependant, l'opposition du PES au Parti démocrate et au Parti républicain ne signifie pas une obligation de prêter soutien, peu importe son programme, à n'importe quelle opposition qui pourrait se développer aux deux partis établis. Les Etats-Unis ont une longue histoire de troisièmes partis « protestataires », qui font appel au mécontentement populaire envers les deux partis établis sans offrir de véritable alternative politique et programmatique, du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, aux démocrates et aux républicains. Il y a quelques années, le mouvement du Parti réformateur de Ross Perot, qui a obtenu un soutien important, a donné un exemple de comment, avec des ressources financières et une présence médiatique suffisantes, le mécontentement de masse peut être manipulé par la bourgeoisie et rendue impuissante politiquement. Quant au Parti vert, qui a contesté plusieurs élections nationales ainsi que de nombreuses élections locales, il s’agit d’une organisation qui prône, dans l'intérêt des classes moyennes, des réformes limitées de la société existante — surtout sur des questions environnementales. Beaucoup de ses membres dirigeants fonctionnent dans ou autour du Parti démocrate. En plus, au-delà des frontières des Etats-Unis, les politiciens Verts d'autres pays ont travaillé dans des gouvernements bourgeois et y ont rendu des services précieux à l'état capitaliste. 21. En jugeant les tendances politiques, le PES considère comme critère essentiel non pas leur position épisodique sur une question donnée, mais leur histoire, leur programme, leur perspective, et leur base et leur orientation de classe. L'histoire fournit d'innombrables exemples où la classe ouvrière a été dirigée vers un cul-de-sac politique par la formation d'alliances électorales exigeant, pour obtenir des avancées éphémères aux urnes, que les travailleurs sacrifient leurs intérêts politiques, sociaux, et économiques les plus essentiels. Les alliances de type « Front populaire » formées par les staliniens et les partis sociaux-démocrates dans les années 1930 fournissent les exemples les plus tragiques des conséquences d'un sacrifice déloyal et sans vision d'intérêts plus larges et historiques, motivé par le souci de former de larges coalitions de plusieurs classes, des coalitions qui sont donc sapées par les intérêts sociaux incompatibles qu'elles sont censées exprimer. (A suivre)
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